Le groupe de soldats français vient d'arriver, épuisé après une longue marche sous le feu.
Ils se savent entourés d'ennemis. Les Allemands sont de l'autre côté de la crête.
La ferme et la tranchée qui la surplombent sont occupées par d'autres soldats, Italiens, eux, fatigués, décimés par les combats pour tenir cette position avancée. Ils attendent une imminente contre-attaque, et doivent supporter les bombardements incessants, tant allemands que français, de la ligne de feu située à quelques centaines de mètres.
La nuit venue, ils recevront l'ordre de se replier en face de la ferme, dans les bois, de l'autre côté du vallon, où ils devront boucher les espaces vides de la ligne de défense mise à mal par les bombardements.
Deux soldats français se trouvent dans l'écurie de la ferme lorsque l'obus perce le mur. Ils tombent foudroyés.
Nous sommes à la ferme de Méry, au pied de la Montagne de Reims, une nuit d'été de l'année 1918.
Georges Guillet vient de mourir.
Le dormeur du val
Bulletin de la Mairie des Hermites."La vie Hermitoise", nº 25, novembre 2011, http://www.readoz.com/publication/read?i=1043863#page1